La grande protectrice du foie qui nettoie en douceur, nourrit et régénère. La légende raconte que les veines blanches qui marquent les feuilles sont les taches que fit le lait maternel de la Vierge Marie en tombant sur des plants de chardon Marie, lorsqu’elle déroba l’Enfant Jésus aux persécutions d’Hérode.

Famille : Astéracées

Description

Une plante annuelle au Québec qui peut atteindre 1 à 1,8 mètre de haut. La tige est droite et ramifiée vers le haut. Les feuilles alternes, allant du vert pâle au vert foncé, sont sillonnées de taches blanches et leurs lobes sont bordés d’épines. Soutenues par un capitule épineux et sphérique, les fleurs sont d’un beau violet clair. Le fruit est un akène brun très foncé et possède une aigrette de soie soudée en anneau à la base.

Parties utilisées

Les graines.

Origine, histoire

Originaire de l’Asie Mineure et du sud de l’Europe, mais déjà présent dans le nord de l’Europe au 16e siècle. Le chardon Marie s’est naturalisé au Québec et en Amérique vers la fin du 19e siècle, avec l’arrivée des colons. Le chardon Marie est utilisé depuis plus de 2000 ans pour traiter les affections du foie. 

Usages traditionnels

Le chardon Marie a toujours été une plante très populaire dans les potagers, autant comme plante médicinale que comme légume. Employé dans la cuisine depuis le début du 19e siècle, on mangeait les feuilles en salade, les tiges comme des asperges et les racines comme des salsifis. Les fleurs se mangent comme des artichauts et on peut même préparer un breuvage chaud avec les graines rôties. Elle était utilisée pour protéger le foie contre les agents intoxicants, les poisons et les Européens la trouvaient particulièrement efficace en cas d’empoisonnements dus aux champignons non comestibles. 

Propriétés et usages reconnus 

Plante hépatoprotectrice, cholestérolytique, antioxydante et anti-inflammatoire. Elle est une grande trophorestauratrice hépatique. Le chardon Marie est une plante dont l’action est concentrée sur la protection du foie qu’il doit à un mélange de flavolignanes présent dans les semences mûres (4 à 6%) dont le mélange porte le nom de silymarine.

Le chardon Marie arrête les processus de dégénérescence du foie et a une activité antioxydante. Il peut augmenter de 35 % les niveaux de glutathion intracellulaire du superoxyde dismutase qui protège le foie de l’oxydation. Que ce soit une mauvaise alimentation, une intoxication ou un empoisonnement alimentaire, des excès d’alcool, hépatite, cirrhose, chimiothérapie, jaunisse, rayons X, pollution générale, intoxication chimique ou prise de médicaments hépatotoxiques, le chardon Marie est un allié incontestablement efficace. Aussi, le chardon Marie change la perméabilité des cellules hépatiques et, de ce fait, réduit l’entrée de certaines toxines.

• Grande protectrice et régénératrice du foie, le chardon Marie sera un incontournable lors d’hépatite virale, en prévention de pierre à la vésicule biliaire, de congestion de la veine porte qui entraîne des stases veineuses, de jaunisse. Si votre sommeil est fréquemment dérangé entre 1 h et 3 h du matin, ceci met en évidence que le foie est lent dans son processus de détoxification nocturne.

• On emploie le chardon Marie pour reconstruire le foie atteint de stéatose hépatique due à des apports alimentaires trop riches en lipides, chez les alcooliques et les toxicomanes ou lorsqu’il y a eu prise de médicaments à long terme. Le chardon Marie stimule la régénération cellulaire en augmentant la production des protéines, des enzymes et des phospholipides. 

• Le chardon Marie, par son action anti-inflammatoire, sera efficace dans les cas de stéatose hépatique non alcoolique, mais aussi pour toutes les pathologies inflammatoires en général.

• Chez les personnes souffrant de la maladie de Crohn, le chardon Marie sera utile pour régénérer le foie tout en n’étant pas irritant pour les intestins. N’étant pas une plante amère, elle ne sera pas une laxative.

• Pris avec des antibiotiques, le chardon Marie augmente l’efficacité de ceux-ci sur les bactéries multirésistantes en bloquant la pompe d’évacuation de l’antibiotique de la bactérie.

• Parce que des problèmes de foie peuvent contribuer à exacerber plusieurs problèmes de santé, le chardon Marie sera d’une grande utilité, seul ou combiné à des plantes plus spécifiques, lors de migraines, constipation chronique et allergies. 

• Chez les gens souffrant de psoriasis, qui présentent des taux élevés de leucotriènes et d’endotoxines, le chardon Marie aide à éliminer ces facteurs et ainsi atténuer les symptômes.

• Par son action sur le foie, le chardon Marie sera utile lors de surplus d’œstrogènes, en association avec des plantes spécifique au système reproducteur et hormonal. Elle sera bénéfique lors de fibrome, kyste, endométriose, SPM et irritabilité.

• Par vasoconstriction périphérique et stimulation cardiaque, il corrige l’hypotension.

• Combiné au gingembre, le chardon Marie est excellent contre toutes nausées et maux de transport. Prendre 5 à 7 gouttes de teinture de chacune une heure avant le départ et au besoin durant le trajet. 

• Les lendemains de veille seront tout aussi améliorés par le chardon Marie. Prendre alors un mélange de teinture composé de 10 gouttes de chardon Marie, 7 gouttes d’écorce de saule, 5 gouttes de gingembre et de 3 gouttes de cayenne à prendre aux heures pendant 3 ou 4 heures sera très efficace.

• Des recherches plus récentes suggèrent que le silymarine pourrait être tout aussi important pour la santé des reins. Il aiderait à réparer et à régénérer les cellules rénales, en augmentant la synthèse de protéines et d’acide nucléique.

• Pour les personnes ayant subi une chirurgie restrictive au niveau de la vésicule biliaire, la prise du chardon Marie aidera à maximiser le travail du foie.

Précautions, interactions et complémentarités

• Le chardon Marie pourrait affecter le dosage de certains médicaments métabolisés par le foie. Par mesure de précautions, il est recommandé de distancer de deux heures la prise de ces médicaments de celle du chardon Marie.

• Les personnes sensibles aux astéracées (marguerite, camomille) peuvent réagirent au chardon Marie.

• En usage concomitant, il protège des effets hépatotoxiques et nocifs de certains médicaments tels que l’acétaminophène, les médicaments pour abaisser le taux de cholestérol, contre l’acné, les antidépresseurs, pendant une chimiothérapie, une anesthésie générale ou lors de contact avec les produits chimiques.

• Le chardon Marie, par ses principes cholérétiques (qui stimule la production de la bile par le foie), augmente la sécrétion de la bile, il est donc normal d’avoir des selles plus molles.

• Le chardon Marie peut être pris en cure ponctuelle ou à long terme sur une période de neuf mois, accompagné d’arrêt ponctuel.

• En association avec le curcuma, le chardon Marie sera utile lors de stéatose hépatique non alcoolique.

Formes et préparations

Le silymarine n’étant pas très soluble à l’eau, on utilise la graine de chardon Marie surtout en teinture (extrait dans l’alcool). Parce que sa solubilité dans le solvant et son absorption métabolique sont faibles, il faut utiliser de grandes doses : 15 à 60 gouttes, 3 fois par jour jusqu’à neuf mois, suivi de temps d’arrêt. 

Cependant, la façon la plus efficace de l’utiliser est d’intégrer la poudre de graines moulues dans son alimentation à raison de 1 à 2 c. à thé par jour, ici aussi sur plusieurs mois entrecoupés de moments d’arrêt.

Culture, récolte et préservation

On sème à l’intérieur à la mi-avril ou en pleine terre quand tout risque de gel est passé, ou à l’automne. Le chardon Marie préfère un sol fertile et bien désherbé. Selon les régions, on récolte les graines de juillet à septembre, à la main et avec des gants très épais ou en cuir. Les graines se détacheront plus facilement des capitules si on les met au séchoir quelques jours.  Transformez-les rapidement en teinture ou conservez-les dans un sac de papier à l’abri de la lumière et de l’humidité.

Autres utilisations : 

Culinaires : Les jeunes feuilles cuites, les racines et les capitules sont utilisés en cuisine. Les usages culinaires sont identiques à ceux de l’artichaut. Les capitules cuits sont connus sous le nom d’artichaut sauvage.